Faire renaître le paradis sur terre, qui n’en a pas rêvé ?
Au Campement nous voulons que ce rêve devienne réalité en intégrant une ferme permaculturelle à nos activités d’artisanat et de loisirs.
Le projet a démarré au printemps 2020 sous l’impulsion de Sarah Kabbaj, architecte, designer en permaculture.
Pendant ces mois de travail en commun, nous nous sommes aperçus que Le Campement suivait depuis sa création certaines des règles de base de la permaculture.
L’acte fondateur du Campement a été l’achat d’un terrain nu en 2003 dans le but d’y planter des arbres. Mais nous ne résistâmes pas longtemps au plaisir de vivre au milieu de notre plantation et nous nous y installâmes en 2005.
Vivre sur la terre où l’on travaille est une règle première en permaculture, car cela permet d’observer, de sentir, de faire corps avec son environnement.
Quand les arbres ont commencé à faire de l’ombrage, nous avons aménagé en 2006 une aire de camping pour les voyageurs. La rencontre de ces voyageurs avec les populations villageoises avait un côté idyllique. Que de joies, de compréhensions mutuelles, que d’amitiés en ont découlé… Ainsi nous suivions une autre règle de la permaculture qui repose sur l’échange et le partage. Depuis 2010, le Mali et le Campement ont connu bien des bouleversements : disparation du tourisme, restrictions sécuritaires, putsch, attaque terroriste en 2017…
Le Campement a pu résister à tous ces bouleversements grâce à la diversité de ses activités économiques et à la diversité de sa clientèle.
La diversité est la règle d’or de la permaculture : diversité animale et végétale, diversité culturelle, économique, sociale… toutes les formes de diversité nous renforcent et nous immunisent. La recherche de la beauté et de l’harmonie a guidé les aménagements successifs du Campement. Cette recherche du design optimal est inhérente à la permaculture. La nature est riche et généreuse quand elle est belle et harmonieuse. Ainsi, Le Campement suivait déjà, sans le savoir quelques règles de la permaculture.
Mais les enjeux écologiques et sociaux actuels exigent plus. L’heure est venue pour Le Campement de parfaire son écosystème : produire son alimentation, produire son énergie, ne plus puiser l’eau potable des nappes phréatiques. Montrer l’exemple d’une agriculture plus créative, plus productive, non polluante, former les jeunes du quartier, les aider à monter leur projet permaculturel… La crise sanitaire mondiale, les changements climatiques, les menaces sur la diversité nous ont convaincu d’une chose : le monde d’après doit commencer aujourd’hui. Un travail pharaonique nous attend, un travail fantastique auquel nous vous invitons à participer.
Situé à l’Est de Bamako, le Campement s’étend sur 20 hectares dont 8 hectares de plaine légèrement vallonnée et 12 hectares de colline rocailleuse et escarpée.
L’ensemble bénéficie d’un léger couvert arboré d’une centaine d’essences.
Le design permaculturel a été initié par les besoins en fruits et légumes de la cuisine du Campement. Nous avons commencé par implanter une pépinière et quatre potagers en culture sur butte paillée dans la plaine du Campement, zone la mieux abritée des vents chauds et secs soufflant du Nord-Est. Parallèlement à la constitution des potagers, a été créé un verger maraîcher. Les hautes buttes permanentes en brique de banco qui s’intercalent entre les agrumes, permettent de dynamiser leur système racinaire, et donc de produire plus de fruits. Les besoins importants et continus en fumier pour les cultures nous ont conduit à intégrer une ferme animalière au design. Des petites maisonnettes en brique de terre et toit de paille constituent les différentes bergeries, qui accueillent poules, pintades, chères, moutons, canards, ânes… Un chemin de berger traverse le Campement et mène aux pâturages sur la colline.
En accueillant les animaux, nous avons été confrontés à leurs besoins en céréales… pour la culture desquelles il faut beaucoup d’espace.
C’est la raison pour laquelle nous avons aménagé sur la colline des terrasses en pierre, qui accueilleront des cultures de mil, sorgho, fonio, maïs pendant la saison des pluies.
La colline du Campement abrite une quarantaine de ruches. Afin de nourrir les abeilles, favoriser la pollinisation et augmenter notre production de miel, nous avons créé des potagers floraux à proximité du parc de ruches.
De fil en aiguille, guidés par nos besoins à court terme, et limités par nos moyens financiers, nous aménageons notre espace. L’investissement de départ est supporté par notre activité touristique et artisanale au quotidien, et pourrait s’amortir dans moins d’une année. Les premières récoltes sont attendues d’ici le mois d’août 2020, et le tourisme fermier est en pleine croissance au Mali comme partout ailleurs sur la planète.
Pourtant ce modèle demande à être perfectionné: la question de l’énergie est un facteur déterminant pour la cohérence du système dans son ensemble. A quoi bon dessiner un beau design permaculturel si nous puisons l’eau dans la nappe phréatique qui s’assèche drastiquement au fil des ans, la relevons par des pompes électriques elles-mêmes alimentées par des centrales au fioul pour arroser nos cultures et charger la terre de minéraux concourant à la désertification ?
Un changement radical de modèle énergétique s’impose. Nous avons étudié diverses solutions techniques permettant de fabriquer une énergie propre et renouvelable à l’échelle du Campement :
– Création d’un barrage hydro-électrique d’une capacité de 25 000m3 récoltant l’eau de pluie en saison humide et permettant une autonomie du Campement en eau sur l’année. Le surplus d’eau récolté permettra la production d’électricité par micro-turbines, notamment la nuit, quand les panneaux solaires ne la produisent pas. La remontée d’eau vers le barrage s’effectuera le jour par pompe solaire.
– Installation de panneaux solaires photovoltaïques sur les toitures des ateliers du Campement (surface 1 270m²) qui permettra de répondre aux besoins électriques diurnes de l’ensemble du Campement.
– Installation d’une éolienne au sommet de la colline comme source de production électrique complémentaire.
Afin de mettre en œuvre ces solutions, il faut d’importants moyens financiers qui dépassent ceux du Campement.
Voilà pourquoi nous sommes à la recherche de partenariats techniques et financiers avec des acteurs de la transition énergétique.
Vous souhaitez prendre part à ce projet ?
Vous êtes un particulier, une fondation, un acteur de la transition énergétique et sociale ?
Contactez-nous : contact@lecampement.com
Le Campement a pour objectif de devenir un centre majeur d’expérimentation et de diffusion de la permaculture en Afrique de l’Ouest
L’école de formation
La permaculture visant à créer et répandre des modes de vies durables à l’échelle de la planète, sa diffusion par la formation et l’apprentissage est au cœur de son action.
Le Campement mettra à disposition de l’école de permaculture ses infrastructures d’hébergements, ses salles de travail, de restauration et ses espaces d’expérimentation et de production agricoles et fermiers.
L’école proposera des formations à la permaculture sous forme de stages et formations sur court, moyen et long terme. Il s’agit de former les stagiaires aux principes, design et techniques permaculturels afin de leur permettre de recréer le modèle permacole dans leur région, village ou communauté et ainsi, d’atteindre l’autonomie alimentaire des personnes dans un système d’agradation environnementale. A destination en priorité des maliennes et maliens, les stagiaires internationaux seront également bienvenus.
Objectifs de l’école :
• Développement d’une offre de formation en permaculture diversifiée et accessible : cours d’initiation à la permaculture (théoriques et techniques), formations certifiantes (Cours Certifiant de Conception en Permaculture), formations longues mensuelles (apprentissage en alternance), formations hebdomadaires en ateliers pratiques, ateliers pour scolaires, conférences-débats, expositions, visites pédagogiques…
• Formation professionnelle initiale qualifiante et continue en agroécologie paysanne, permaculture, création et gestion de coopératives, ventes de produits agricoles
• Conseil et suivi technique de projets portés par des organisations paysannes de maraichers et d’agriculteurs, appui à la recherche de nouveaux marchés
• Conseil et suivi technique en permaculture urbaine pour acteurs privés, associatifs, publics
• Édition de brochures et de films pédagogiques
La ferme et les cultures
Comme seul le succès fait des adeptes, la ferme permaculturelle du Campement doit devenir l’exemple régional d’un système agricole productif excédentaire et régénératif des milieux naturels.
Objectifs de la ferme et des cultures :
• Développement de l’activité agricole à l’échelle du Campement et création d’emplois permacoles dans les domaines du maraîchage, de la foresterie, de la ferme, de la conception en permaculture, du développement de projet permaculturel, de l’entreprenariat agro-écologique, de la transformation et la distribution de produits issus de l’agriculture biologique.
• Expérimentations de techniques permacoles et agro-écologiques en interaction avec l’école
• Production d’une nourriture biologique, d’huiles essentielles et de plantes médicinales sur le site du Campement à destination du restaurant et de la boutique du Campement, ainsi que de la vente en ligne.
Tous nos produits sont déjà en vente sur le site : www.lesateliersducampement.com
Un projet collectif
Dès le lancement du projet Permaculture au Campement, nous avons mis en place des partenariats locaux. L’association Joeli Devenir s’occupe de la formation des employés et le suivi technique des plantations. L’Apaf Mali de l’intégration d’arbres fertilitaires au sein des cultures céréalières et vivrières.